dimanche 12 octobre 2008

Psychologie: les 3 besoins psychologiques

Nous savons tous que nous avons des besoins physiologiques, comme boire et manger. Mais nous avons aussi des besoins psychologiques, innés et universels (i.e., indépendants des cultures). Ces besoins viennent en nombre de trois (3) et sont les suivants:

  1. besoin d'autonomie: sentir que nous choisissons librement nos actions/activités;
  2. besoin de compétence: nous sentir efficace dans nos activités;
  3. besoin d'affiliation: nous sentir aimés et acceptés tel que nous sommes.

La différence principale entre les besoins physiologiques et psychologiques est le type d'émotions qu'ils entraînent lorsque satisfaits. La satisfaction de besoins psychologiques entraîne des émotions positives comme l'intérêt et la joie, alors que la satisfaction des besoins physiologiques n'entraîne que des émotions "neutres" (baisse de la tension ressentie).

Certains d'entre vous pourraient dire que les besoins psychologiques ne sont pas aussi vitaux que les besoins physiologiques. À ce titre, je vous référerai au phénomène de non-organic failure to thrive, où un bébé qui ne reçoit pas d'affection se laisse mourir (ne mange pas malgré la présence de nourriture).

D'autre part, les recherches démontrent que le bien-être ressenti au jour-le-jour (p.ex., comment as-tu aimé ta journée?, comment te sens-tu aujourd'hui?), peut être prédit par le niveau de satisfaction des 3 besoins psychologiques lors de cette journée. Les meilleures journées que vous avez sont donc celles où nous avons le plus respecté votre autonomie, où vous vous êtes senti le plus compétent, et où vos relations interpersonnelles ont été intimes et satisfaisantes. Autrement dit: la variabilité dans la satisfaction des besoins psychologiques prédit la variabilité dans le bien-être subjectif.


Implication: Aspirations intrinsèques vs extrinsèques

Comme vous pouvez le voir, la satisfaction des besoins psychologiques est cruciale au bien-être ressenti. Ceci se voit d'autant plus si l'on considère la distinction entre buts intrinsèques et extrinsèques. Les buts (aspirations) intrinsèques sont par exemple d'avoir de bons amis, où de vivre de la croissance personnelle. Les buts (aspirations) extrinsèques sont par exemple d'être riche ou d'être célèbre.

  • Lorsque nous plaçons plus d'importance à l'atteinte d'aspirations intrinsèques (versus extrinsèques), nous avons une meilleure estime de nous-mêmes, et des niveaux moins élevés de dépression et d'anxiété;
  • Lorsque nous plaçons plus d'importance à l'atteinte d'aspirations extrinsèques (versus intrinsèques), nous avons une moins bonne estime personnelle, de même que des niveaux plus élevés de dépression et d'anxiété.

Mais le comble -- le comble les amis --, le comble de tout ça, le voici: réussir à atteindre ses aspirations extrinsèques (être riche, être célèbre) n'entraîne même pas un meilleur bien-être! Vous l'aurez deviné, c'est pourtant le cas pour ce qui est de réussir à atteindre des objectifs intrinsèques. Ceci est dû au fait que les aspirations extrinsèques ne satisfont pas les 3 besoins psychologiques d'autonomie, de compétence et d'affiliation, ce qui est bien le cas des aspirations intrinsèques. Un autre argument en faveur de l'importance de la satisfaction de nos besoins psychologiques.

Qu'est-ce qui détermine si nous avons des buts intrinsèques ou extrinsèques? Deux influences:

  1. culturelles: p.ex., les médias peuvent entraîner un focus sur le matérialisme;
  2. développementales: les personnes qui ont vécu des déficits de satisfaction de leurs besoins psychologiques plus tôt dans leur vie (ex: parents indifférents) sont plus portées vers des aspirations extrinsèques (aussi dramatique cela soit-il).

Nous avons maintenant atteint un point crucial de mon exposé. En fait, je suis rendu à clore l'article... mais je ne trouve pas de moyen approprié de le faire. Oh well.

2 commentaires:

Seigneur a dit...

vraiment très intéressant... je vais mettre de côté mon besoin d'être riche et célèbre (j'étais si proche de mon but).

Comme ces petits chats mis en cages et qui se rongent les pattes... :(

vraiment bonne la fin (lol)

Nicolas a dit...

très intéressant comme article, comme je te disais tantôt, t'écris bien je trouve

est-ce que ça peut avoir un impact sur l'attachement de l'enfant ? quand on dit que des enfants ont développé un attachement moins bon à leur mère, qu'ils deviennent des enfants plus anxieux et plus tard, aux comportements antisociaux


la fin m'a laissé sur ma faim un peu
(ooooooooh le jeu de mot !!!)