mardi 18 mars 2008

Parodie de démocratie

Vu ici.

Le vote pour ceux qui sont en sciences humaines est demain (mercredi). De grâce, pour votre bien collectif, allez voter (contre).



Parodie de démocratie
Pascale McLean


Lundi 10 mars dernier, en début d'après-midi, avait lieu une assemblée générale au théâtre national pour reconduire le vote de grève illimitée pour les 5000 étudiants de la Faculté des sciences humaines de l'UQAM. Depuis le 6 février dernier, quatre assemblées générales ont eu lieu, et le mandat de grève a toujours été reconduit depuis.

Il est tout à fait légitime pour des étudiants de faire la grève. Par ailleurs, mon commentaire ne concerne en rien le problème du sous-financement de l'université qui est bien réel. Là où le bât blesse, selon moi, c'est dans la manière employée pour obtenir ce «mandat» de grève.

J'aimerais porter à l'attention des 5000 étudiants des sciences humaines les éléments suivants concernant ces assemblées générales:

- l'assemblée générale qui a déclenché une grève de deux semaines le 6 novembre 2007 comptait 330 étudiants dont 164 ont voté pour la grève, ce qui représente 49 % des votes de l'assemblée et à peine 3 % de l'ensemble des étudiants de la Faculté des sciences humaines;

- lors du vote de grève du 19 novembre 2007, plusieurs étudiants se sont vu refuser le droit de vote parce que la salle était comble;

- lors de l'assemblée générale du 6 février 2008, laquelle était en faveur de la grève qui perdure depuis le 11 février, seulement 6 % de l'ensemble des étudiants en sciences humaines ont voté pour la grève;

- depuis plus de quatre semaines de grève, l'AFESH (Association facultaire étudiante des sciences humaines) n'a pas réussi à mobiliser plus de 9 % (460 sur 5000) des étudiants en sciences humaines en faveur de la grève;

- pour pouvoir exercer son droit de vote, il faut se présenter aux assemblées générales et voter à main levée. Plusieurs ne partagent pas l'opinion des représentants de l'AFESH et veulent arriver le plus tard possible afin de pouvoir voter seulement;

- aucune heure n'est fixée pour le vote;

- lors de l'assemblée générale du 10 mars dernier, personne ne s'est soucié du faible appui des étudiants même de l'AFESH. Personne ne s'est demandé comment on ferait pour mobiliser la population, la communauté universitaire, les étudiants de l'UQAM et des autres universités, quand nous ne sommes même pas en mesure de mobiliser une partie importante des étudiants de notre propre Faculté;

- les représentants de l'AFESH ne remettent pas en doute le mode de scrutin même si le taux de participation continue à être extrêmement faible;

- bien que plusieurs étudiants remettent en question le mode de scrutin et suggèrent le vote par Internet ou un référendum, les dirigeants de l'AFESH ne jugent pas approprié d'apporter ce point en priorité lors des assemblées générales;

- malgré le fait que le quorum est de 1 %, même pour une décision aussi importante qu'un vote de grève, les dirigeants de l'AFESH confirment que ce quorum est tout à fait démocratique. Ils considèrent qu'une assemblée de 50 personnes (donc 26 votes positifs pour la grève) serait suffisante pour nuire aux études de 5000 étudiants;

Il est évident que le mode de scrutin actuel ne permet pas à tous les étudiants de se prononcer et ne peut en aucun cas être le reflet fidèle de l'opinion des étudiants. Il n'y a aucune volonté de la part de l'association de modifier ce mode de scrutin, car il permet si facilement un vote positif pour la grève.

Le 10 mars dernier, j'étais présente à l'assemblée générale. J'ai compris pourquoi plusieurs n'ont aucune envie de participer à ces rencontres. Malgré ma patience et ma persévérance, je n'ai pu exprimer mon opinion contre la grève. Pendant environ une heure, j'ai eu droit aux discours d'environ 12 étudiants en faveur de la grève dont au moins 3 ou 4 ont pris le micro à deux reprises pour bien échauffer la salle.

Ils ont bien pris soin d'inviter ceux qui sont contre cette grève, mais n'ont pas vraiment voulu les entendre. Deux étudiants en défaveur de la grève ont eu la chance et le courage d'exprimer leur opinion dans un contexte clairement défavorable à leur point de vue. Une étudiante a demandé que le vote se fasse par Internet et on l'a informée qu'elle n'était pas au bon endroit, ni au bon moment.

Pour toutes ces raisons, je crois que l'on assiste à une parodie de démocratie. Parodie très bien orchestrée par un petit groupe d'étudiants qui ne représentent pas l'intérêt des 5000 étudiants, ce qui constitue pourtant le mandat des représentants de l'AFESH.

Considérant que le quorum des assemblées générales est de 1 %, ce qui est tout à fait insuffisant pour sonder l'opinion des étudiants; que l'AFESH ne veille pas aux intérêts des 5000 étudiants mais cherche plutôt à faire une grève à tout prix; qu'une infime minorité met en péril la session de 5000 étudiants; que l'AFESH refuse de remettre en question le mode de scrutin et de procéder par référendum ou par vote par Internet (ce qui est pourtant bien simple et sécuritaire en 2008); que les dirigeants de l'AFESH ne cherchent pas à faciliter le vote pour la majorité des étudiants, j'invite les étudiants à se joindre en grand nombre à la prochaine assemblée générale qui aura lieu le 19 mars prochain (heure et lieu à vérifier).

Je vous invite à venir prendre le plancher et à faire connaître votre position. Je vous invite afin qu'un vrai débat ait lieu et qu'une majorité vienne se prononcer sur la reconduction de la grève ou non. Je vous invite aussi à faire part aux dirigeants de l'AFESH de votre mécontentement en ce qui a trait au mode de scrutin.

Vive la démocratie!

6 commentaires:

Amine a dit...

check ben l'Osti de Marde encore se pointer ici.

Anonyme a dit...

Effectivement quand on aime la démocratie, il est essentiel de refuser le vote par internet qui permet de jouer à voter mais c'est tout : aucun contrôle n'est possible !

voir : http://www.ordinateurs-de-vote.org/Vote-par-internet-failles,10350.html

Seigneur a dit...

1) L'important, c'est de donner un site très professionnel qui utilise comme couleurs vert pâle et rose;

2) Il est primordial de passer à côté du message du texte et de penser que l'essentiel du texte réside dans un détail, et ainsi étayer sa réponse en se basant seulement sur ce détail inutile et négliger de traiter des réels fondements du texte.

Les gens de sciences humaines... il est difficile de ne pas entretenir de préjugés envers eux quand on a affaire à des gens comme ça.

Patrick a dit...

pascale mclean = the best

Anonyme a dit...

Youhou, de l'osti de marde, t'es où ? j'veux savoir ce que t'en penses !

Anonyme a dit...

PS. De l'osti de marde est probablement un gars payé en dessous d'la table par l'AFESH pour salir tous les blogues qu'il trouve sur le sujet