Aujourd'hui, mardi, est jour de vidanges. Ce que ça veut dire, c'est qu'il y a un party de sacs à vidange entre le trottoir et l'entrée. Personnellement, moi, ça ne me regarde pas ce qu'ils font dans leur party. Ce qui me concerne, par contre, c'est que nous sommes responsables d'envoyer quelquefois des convives à ces rencontres.
Nous avons l'habitude d'envoyer des convives quand nous nous rendons à l'école, le matin, si nous avons des cours (les partys sont bihebdomadaires, alors ça augmente la probabilité qu'on puisse amener des amis là-bas au moins une fois par semaine). Par contre, comme nous avons fini l'école, les partys ont pris le bord... et le party était maintenant rendu chez nous.
Il y avait un sac dehors, sur le balcon, qui se gelait les fesses depuis au moins le 29 décembre. Un autre commençait à être tellement plein (méchant gourmand) que je m'inquiétais qu'il ne puisse pas tout garder dans son estomac. Aussi, vite dit, il y avait assez de cochonneries qui traînaient partout que je pouvais facilement créer un autre invité. Ça donnait donc au moins trois personnages à se débarasser au plus sacrant, sans compter le cadavre d'une chaise verte qui ne demandait qu'à être mis avec les sacs de vidange à l'extérieur.
Ne pouvant plus dormir depuis les petites heures du matin (environ 5h30... j'ai l'air lève-tôt, mais ç'aurait pu être pire), je décidai de faire un homme de moi-même ("homme rose") et de préparer des invités pour la petite boom près de la rue.
Ce fut fastidieux, et un exercice de logistique certes formateur, mais j'y suis néanmoins parviendu sans trop d'anicroches. Le plus difficile, en fait, fut d'amener tous ces enfants vers leur mort (j'ai dû faire deux voyages).
Mais c'est un mince prix à payer pour ce que ça rapporte (ou plutôt ce que ça ne rapporte pas). En effet, il ne faut pas avoir beaucoup d'imagination pour voir ce qui aurait pu arriver sinon.
L'école recommence. Un mardi, on se lève en retard, "oh non, les vidanges". "Pas grave", rétorque la gémelle.
Quatre sacs.
Le vendredi, on se dit, "ben là, j'suis qui moi, Dieu", en regardant la pile monstre de déchets qui s'accumulent, s'étendant maintenant de la cuisine au salon. On élabore un plan pour s'en débarasser, mais au-delà des considérations d'usage ("comment, pourquoi, quand") vient s'ajouter une considération temporelle: retard. Trop de déchets, trop de tâches à accomplir en si peu de temps. Non seulement on n'a pas le temps de sortir les vidanges, mais on se rend en retard à l'école en plus.
Cinq sacs.
En fait, dans 6 mois, nous serions de retour au Moyen-Âge. De douces odeurs de défécation règneraient à l'intérieur de l'appartement, heureusement ensevlies par des odeurs de pisse. J'aurais un serveur, sur Linux (évidemment), sur lequel j'hébergerais un jeu en ligne qui s'appellerait "Mange mes vidanges". Ça se passerait au XIIème siècle, où les usagers se batteraient entre eux pour déterminer le roi des déchets. Ce dernier pourrait ensuite se faire un royaume et puis une armée et des disciples et une religion et une vie entière de laquelle je serais, encore une fois, exclu. J'ai perdu le contrôle des vidanges, et j'ai maintenant perdu le contrôle du serveur.
Six sacs.
Sept sacs.
Huit sacs.
Entre-temps, mon serveur prendrait tout mon temps, tellement que je lâcherais l'école, et naturellement les vidanges s'accumuleraient.
Mon frère partirait, tanné que je ne fasse rien et de vivre dans notre propre souille.
Neuf sacs, ainsi que la dépouille de Cannelle.
Finalement, plus tard, je mourrais seul, et dans 500 ans je serais découvert, mi-décomposé, en parti conservé par les détritus m'entourant, et mi-fossilisé (oeuvre du Temps), dans un nouveau site d'excavation où ils auraient apparemment trouvé des "restes d'anciennes civilisations dans les vidanges".
En tout cas... j'ai sorti les vidanges à matin.
Nous avons l'habitude d'envoyer des convives quand nous nous rendons à l'école, le matin, si nous avons des cours (les partys sont bihebdomadaires, alors ça augmente la probabilité qu'on puisse amener des amis là-bas au moins une fois par semaine). Par contre, comme nous avons fini l'école, les partys ont pris le bord... et le party était maintenant rendu chez nous.
Il y avait un sac dehors, sur le balcon, qui se gelait les fesses depuis au moins le 29 décembre. Un autre commençait à être tellement plein (méchant gourmand) que je m'inquiétais qu'il ne puisse pas tout garder dans son estomac. Aussi, vite dit, il y avait assez de cochonneries qui traînaient partout que je pouvais facilement créer un autre invité. Ça donnait donc au moins trois personnages à se débarasser au plus sacrant, sans compter le cadavre d'une chaise verte qui ne demandait qu'à être mis avec les sacs de vidange à l'extérieur.
Ne pouvant plus dormir depuis les petites heures du matin (environ 5h30... j'ai l'air lève-tôt, mais ç'aurait pu être pire), je décidai de faire un homme de moi-même ("homme rose") et de préparer des invités pour la petite boom près de la rue.
Ce fut fastidieux, et un exercice de logistique certes formateur, mais j'y suis néanmoins parviendu sans trop d'anicroches. Le plus difficile, en fait, fut d'amener tous ces enfants vers leur mort (j'ai dû faire deux voyages).
Mais c'est un mince prix à payer pour ce que ça rapporte (ou plutôt ce que ça ne rapporte pas). En effet, il ne faut pas avoir beaucoup d'imagination pour voir ce qui aurait pu arriver sinon.
L'école recommence. Un mardi, on se lève en retard, "oh non, les vidanges". "Pas grave", rétorque la gémelle.
Quatre sacs.
Le vendredi, on se dit, "ben là, j'suis qui moi, Dieu", en regardant la pile monstre de déchets qui s'accumulent, s'étendant maintenant de la cuisine au salon. On élabore un plan pour s'en débarasser, mais au-delà des considérations d'usage ("comment, pourquoi, quand") vient s'ajouter une considération temporelle: retard. Trop de déchets, trop de tâches à accomplir en si peu de temps. Non seulement on n'a pas le temps de sortir les vidanges, mais on se rend en retard à l'école en plus.
Cinq sacs.
En fait, dans 6 mois, nous serions de retour au Moyen-Âge. De douces odeurs de défécation règneraient à l'intérieur de l'appartement, heureusement ensevlies par des odeurs de pisse. J'aurais un serveur, sur Linux (évidemment), sur lequel j'hébergerais un jeu en ligne qui s'appellerait "Mange mes vidanges". Ça se passerait au XIIème siècle, où les usagers se batteraient entre eux pour déterminer le roi des déchets. Ce dernier pourrait ensuite se faire un royaume et puis une armée et des disciples et une religion et une vie entière de laquelle je serais, encore une fois, exclu. J'ai perdu le contrôle des vidanges, et j'ai maintenant perdu le contrôle du serveur.
Six sacs.
Sept sacs.
Huit sacs.
Entre-temps, mon serveur prendrait tout mon temps, tellement que je lâcherais l'école, et naturellement les vidanges s'accumuleraient.
Mon frère partirait, tanné que je ne fasse rien et de vivre dans notre propre souille.
Neuf sacs, ainsi que la dépouille de Cannelle.
Finalement, plus tard, je mourrais seul, et dans 500 ans je serais découvert, mi-décomposé, en parti conservé par les détritus m'entourant, et mi-fossilisé (oeuvre du Temps), dans un nouveau site d'excavation où ils auraient apparemment trouvé des "restes d'anciennes civilisations dans les vidanges".
En tout cas... j'ai sorti les vidanges à matin.
2 commentaires:
LOL
vraiment nice.. surtout laffaire du party et de convives et dinvités et damis
On dirait un épisode de la Petite vie avec Popa...
Publier un commentaire