dimanche 23 novembre 2008

Psychologie: théories implicites de l'intelligence

Le titre est bien beau, bien le fun, bien intéressant, oui. C'est pourtant si simple ce que ça veut dire; et étant donné les gros concepts qui se brassent dans le titre, certains pourraient en fait être déçu par l'article même. Si je le pouvais, je ne mettrais que le titre. Mais ce n'est pas comme un email... "Souhaitez-vous publier votre article sans texte dans le corps du message?"

Une théorie implicite est la théorie qu'élabore une personne sur un sujet donné, i.e. l'idée que la personne se fait d'une chose. Par exemple, la plupart des gens ont une théorie implicite des causes de la grippe: "c'est à cause que t'as eu froid :)", "c'est un virus qui t'attaque, T'ATTAQUE". Un exemple d'une théorie implicite de la beauté incommensurable de la vie: "la vie c'est comme un sphincter, c'est le fun jusqu'à ce que tu perdes le contrôle" (Philippe, 2008).

Les théories implicites de l'intelligence s'intéressent à la façon qu'ont les gens de conceptualiser l'intelligence, et plus particulièrement l'évolution possible ou impossible de l'intelligence. Certaines personnes pensent que l'intelligence est stable et innée, qu'on ne peut rien y changer; on dit de ces personnes qu'elles ont une théorie d'entité de l'intelligence (entity theory). D'autres au contraire pensent qu'on peut améliorer nos habiletés avec l'effort et la pratique; ces personnes ont une théorie incrémentale de l'intelligence (incremental theory).

Ceci a des implications (mais très peu... on s'entend). Par exemple, dans une étude faite en Chine, lors d'un échec à un examen essentiel à l'obtention d'un diplôme beaucoup plus d'étudiants ayant une théorie incrémentale de l'intelligence se sont présentés aux cours de rattrapage offerts par l'établissement; très peu de ceux qui ont échoué et qui avaient une théorie d'entité de l'intelligence y ont été.

Ça clos le sujet pour les théories implicites de l'intelligence. Court, sec, peut-être même amer un peu. Bravo Pat.

Je voudrais aussi vous parler d'une critique fort intéressante que j'ai lue récemment, adressée à plusieurs chercheurs. Ça montre à quel point on ne peut dissocier le chercheur de ses recherches, i.e. le facteur humain de la Science avec un grand S. Dans l'article, l'auteur parle du fait que plusieurs, plusieurs, plusieurs chercheurs ont proposé que le comportement humain n'était peut-être pas contrôlé par les mêmes principes que le comportement des animaux. En outre, quand on offre deux choix à un rat, pigeon, etc., qui amèneront plus ou moins de la nourriture, ces animaux sont plus sensibles que les humains aux différences entre les choix, i.e. ils détectent mieux les différences et ajustent donc mieux leurs choix. On a la plupart du temps attribué ces différences à la capacité de verbalisation des humains: on se dit que tel choix entraîne telle chose, et quand ça change, on ne s'en rend pas vraiment compte.

Ce que l'auteur de l'article amène comme point est intéressant. Quand des chercheurs ont découvert que des vaches (!) étaient aussi insensibles aux changements que les humains, personne n'a pensé proposer que le comportement des vaches était contrôlé par des principes différents de ceux des autres animaux.

Ah... on aime penser qu'on est ben beaux pis ben fins.

3 commentaires:

Seigneur a dit...

probablement qu'ils se disent que les vaches sont trop connes pour évaluer une décision à prendre, mais que NOUS (êtres supérieurs que nous sommes) pouvons décider de choses quand nous le voulons.

OU... peut-être que les vaches parlent. Ça peut paraître ridicule, mais penses-y deux minutes: est-ce qu'une vache t'a déjà regardé droit dans les yeux et t'a dit, "on ne parle pas, nous les vaches"? Je serais prêt à parier que non...

Patrick a dit...

LOL

et preuve fut ainsi faite

Anonyme a dit...

lollllllllll