Le cerveau du sommeil

Peopeule, gather around pâpâ Patrick, j'm'en vas vous en montrer des affaires...

-

Peut-être ne le savez-vous pas encore, votre cerveau est ô combien performant. Il l'est aussi côté sommeil, et c'est ce dont, CE DONT je veux vous parler ce soir. Je vous rappelle que j'étudie en psychologie à l'UQWAM / UQOUAM, et donc ce que je m'apprête à vous dévoiler est vrai. Mais ne vous affolez pas -- je n'entrerai pas dans les détails, je ne vous dirai pas que le noyau suprachiasmatique de l'hypothalamus est une horloge biologique, ni même que la mélatonine est à son top au milieu de la nuit -- nous resterons de surfacio (à la surface lol)

-

Le sommeil est divisé en deux grandes parties, le sommeil à ondes lentes et le sommeil REM (Rapid eye movement sleep), comme l'illustre amèrement bien ce graphique chèrement préparé pour vous:

Les stades 1 et 2 sont un sommeil léger, où on est réveillé plus ou moins facilement. Les stades 3 et 4 sont les stades du sommeil réparateur. Tout le monde passe à peu près autant de temps dans les stades 3 et 4; les différences individuelles quant aux nombres d'heures de sommeil se font aux dépens des stades 1 et 2. Quant au REM, c'est là que vous faites vos rêves. Les stades 1 et 2 sont relativement inutiles, tandis que le sommeil réparateur et le sommeil REM sont tous deux essentiels (à la vie; les animaux privés de sommeil meurent). Et c'est là que le cerveau joue des rôles intéressants...

Premièrement, le cerveau décide de son sommeil. Les parties les plus activées au cours de la journée (par exemple, stimulation excessive de la main, pour cause de masturbation ou autre; stimulation excessive générale; etc.) -- les parties les plus activées au cours de la journée donc, par exemple le cortex sensoriel dans le cas du masturbateur, vont passer plus de temps dans le stade 4 (sommeil réparateur) qu'en temps normal, alors que les autres parties du cerveau utilisées normalement suivent un patron (pattern) régulier.

Si on prive un individu de sommeil, il y aura des épisodes de microsommeil de quelques secondes pendant lesquelles l'individu entre spontanément en REM. Similairement, si on prive l'individu sélectivement de son sommeil REM (on le réveille dès qu'il entre en REM), il y a ce qu'on appelle un effet de rebond: le cerveau tente plus souvent d'entrer en REM qu'à l'accoutumée en passant plus rapidement aux travers des stades 1-2-3-4; et dans les nuits qui suivent la privation, le cerveau passe plus de temps en REM. L'effet de rebond est aussi observable si on prive l'individu sélectivement de son sommeil réparateur, alors que les stades 1 et 2 seront escamotés.

Le sommeil REM joue possiblement un rôle dans le développement du cerveau (les bébés passent plus de temps en REM, et dans les espèces où la progéniture naît avec un cerveau de taille adulte, la durée des sommeils REM à la naissance est équivalente à celle d'un individu adulte). Aussi, le sommeil REM joue un rôle dans la consolidation des apprentissages faits dans une journée. Faits intéressants:

1. les rats de laboratoire privés de REM prennent considérablement plus de temps pour apprendre le chemin d'un labyrinthe;
2. les gens doués passent plus de temps en REM;
3. les étudiants en période d'examen passent plus de temps en REM.

Autre fait intéressant: contrairement à ce que le cousin drogué de Valérie a dit à Noël, le cerveau n'a pas besoin de reprendre l'intégrale du temps de sommeil perdu, ni en REM, ni en sommeil réparateur. Par exemple, je mentionnerai ici le cas de Randy Gardner (1963), qui a passé 11 jours sans dormir (264 heures), et qui a eu besoin d'une seule nuit de 14 heures pour retrouver son cycle habituel de 8 heures par nuit.

Bref, je pense que c'est tout pour l'instant... si vous avez des questions les enfants, n'hésitez pas pâpâ est là -- je prends les tchecks *et* les paiements comptants!