Vous savez ce que c'est la misogynie? C'est la haine des femmes, en gros. Le sexisme envers les femmes (i.e., la discrimination basée sur le sexe, et ce envers les femmes). La misandrie, c'est le contraire: c'est le sexisme envers les hommes.
Cette forme de sexisme est moins "populaire". Plus de lecteurs connaissent le mot misogynie que le mot misandrie, j'en suis persuadé. Mais pas seulement moins populaire! Elle est plus acceptée, moins critiquée. Elle est légalisée.
C'est le titre d'un livre de deux professeurs de McGill (dont une femme!) intitulé Legalizing Misandry: From Public Shame to Systematic Discrimination against Men. Voici un extrait de ce qu'on peut lire à propos de ce livre sur amazon:
Nathanson and Young [les 2 auteurs] use the infamous Bobbitt affair, in which an irate wife sliced off her husband’s penis, to illustrate the contradictory response to marital violence. Bobbitt claimed that she acted after years of physical and sexual abuse in a moment of temporary insanity. The sympathetic treatment Bobbitt received [...] disturbs the authors. Any battered male committing a similar act would have met a very different response, but then ideological feminism prefers to ignore the existence of female-initiated, spousal violence.
Imaginez-vous? Un homme mutile sa femme sous prétexte qu'il est battu depuis des années. Comme les auteurs le disent eux-mêmes, ça a peu de chance d'être aussi bien pris que dans le cas de cette femme qui n'a que coupé le pénis de son mari. C'est juste une petite coupure, dans le fond. Coupe coupe coupe, saigne saigne saigne et c'est fini. BREF.
Comme les auteurs le disent, le féminisme est devenu la norme. C'est devenu ce qu'il faut, c'est devenu si accepté qu'on oublie tout le reste. Sur Wikipédia, on peut lire une liste de phénomènes sexistes envers les hommes que nous retrouvons présentement au sein de la société, et qui passent inaperçu.
On trouve par exemple le fait suivant:
la discrimination faite aux victimes masculines de violence conjugale quant aux services d'aide : en France le numéro d'appel 3919 est présenté par le ministère de la Parité comme s'adressant exclusivement aux victimes féminines, et toutes les personnes répondantes sont des femmes ; la conséquence en est que les victimes masculines ne font pratiquement pas appel à ce service.
Ceci est particulièrement irritant. Dans mon maudit cours psychologie différentielle des sexes (qui n'est pas censé être un cours de féministe, mais ça commence à ressembler drôlement, et rien n'aurait pu m'y préparer!) -- dans ce maudit cours donc, on arrête pu de parler de violence conjugale. On ne finit juste plus. Les femmes sont tellement plus attaquées, tellement plus violemment, "ça s'améliore mais ouf...". Je pense que j'ai pogné le manuel qui ignore le fait que les hommes le déclarent moins, que c'est moins accepté pour eux de le déclarer, que les femmes font plus de violence psychologique, etc. Mais ça fait l'affaire de beeeeeeen du monde dans le cours.
Un autre exemple, qui lui me (nous?) touche plus:
dans le domaine scolaire, l'absence de recherches et d'actions concernant la sous-performance scolaire des garçons, qui contraste avec la poursuite de recherches et d'actions en faveur de l'amélioration de la performance des filles. Ainsi, en France, dans le cadre du Prix de la vocation scientifique et technique, le ministère de l'Éducation nationale attribue chaque année plusieurs centaines de bourses à des élèves filles des classes terminales souhaitant s'orienter vers une branche professionnelle où elles sont peu présentes. Mais aucune initiative symétrique ne vient encourager les élèves garçons à choisir les filières menant à des branches où la proportion d'hommes diminue régulièrement (enseignement, santé, justice) ;
Je vous rappelle qu'en 2006, j'ai tenté d'obtenir un stage d'été à l'Université de Montréal en physique (et en chimie et en maths comme seconds choix), le tout venant avec un "salaire" de 2000$. Ma prof de physique était persuadée que je l'aurais; et moi aussi j'y croyais en fait, compte tenu de mon dossier scolaire hors normes (!). Mais, c'est une conne qui l'a eu à ma place, une conne que ma prof trouvait conne, fatigante, et peu autonome. Quand j'ai demandé le pourquoi de la chose à la coordonnatrice du département de physique de mon cégep, elle a dit "bah beeee bleh bleh ....." (pas grand-chose qui voulait dire quoi que ce soit). Jusqu'à ce qu'elle rajoute à la fin: "et c'est sûr que c'était une fille, ils en veulent c'est pas un domaine trop populaire pour les filles".
Alors je vous pose la question: pourquoi on fait ça? Ne voulaient-ils pas le meilleur candidat? Ça m'amène à vous parler de la discrimination positive. On dit positive, parce que ça avantage certains groupes généralement défavorisés. Par exemple, à la ville de Montréal, à compétences égales, ils engagent les Noirs, les filles et les Autochtones. Et nous, pauvres Blancs? Oh, scusez -- pauvres "blancs" ? N'avons-nous pas besoin de travailler, nous aussi? Ne vivons-nous donc pas dans le même système capitaliste que les filles, les Noirs et les Autochtones?
Pour revenir à cette histoire de garçons à l'école. Un chercheur à l'UdeM si je me souviens bien, fait beaucoup de recherches là-dessus. Comment le système scolaire n'est pas adapté pour les gars; c'est en outre un système scolaire féminin. Selon lui, les p'tits gars ont plus besoin de bouger, et l'école s'en fout et favorise plus les p'tites princesses, si calmes, si douces, si bonnes.
Depuis 1986 aux États-Unis, plus de doctorats de psychologie sont donnés à des filles qu'à des gars. Les cycles supérieurs sont les derniers cycles à avoir vécu ce changement; i.e., au bacc., c'est encore pire. 1986, c'était pas hier. C'était il y a longtemps déjà, et ça va pas "en s'améliorant" (selon le point de vue). C'est sûr, les gars sont payés plus chers que les femmes, encore, oui. Ma prof a demandé, après avoir dit qu'il y a de loin plus de femmes que d'hommes aux études post-secondaires (comme si c'était bon d'ailleurs): "pensez-vous vraiment que ça va changer quelque chose? [au plan du salaire]".
Toutes les filles hochaient vigoureusement, "non non non, c'est sûr que non", "nous sommes des victimes". Moi, ce que je pensais, c'est que non, effectivement, ça n'amènera pas l'équité salariale: les hommes sont devenus des denrées rares. Et la rareté, ça se paye!
3 commentaires:
holy fuck... j'ai vraiment pas vu venir la conclusion, lol...
il y a quelque chose que bien des gens (tous les sexes confondus) ne comprennent pas bien en ce qui a trait à l'équité salariale.
il y avait un problème apparent avant dans les salaires, c'est-à-dire qu'un homme et une femme de "même calibre" (même niveau d'éducation, mêmes expériences passées, etc.) ne recevaient pas le même salaire (avantage hommes, il va sans dire).
à présent, se problème s'estompe. il reste un "problème" et c'est le suivant (qui est la source de tous les débats concernant l'équité salariale mais que personne ne semble reconnaître): à job DIFFÉRENTES, les femmes semblent moins bien payées. Par exemple, les emplois "typiquement féminins" (je sais pas là... couturière, infirmière, etc.) seraient apparemment "pas aussi bien payés" que d'autres jobs complètement différentes où "le travail requis et les formations requises" seraient semblables. On rentre en effet dans une zone ma foi plutôt grise, étant donné que, à toute fin pratique, ce sont des aspects difficilement comparables.
Mais comme tu dis, ça fait l'affaire de bien des gens d'entendre et de comprendre ce qu'ils veulent comprendre, et je ne pense pas que le monde change bientôt.
"se problème s'estompe"... en tout cas, on passera par-dessus mon orthographe.
Ouais ton point est intéressant Philippe.
D'ailleurs (je ne nommerai personne) mais je connais une madame qui travaille dans un hopital et qui ne recevait pas le même salaire que les hommes qui faisaient le même travail qu'elle. Aujourd'hui elle a une compensation cash pour l'argent qu'elle n'a pas eut pendant le temps qu'elle se faisait "exploiter" (loll).
Ceci dit, Patrick ! avoue que tu l'aurait fourré solide la fille qui t'as volé ton stage payé payant.
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