dimanche 22 février 2009

Patrick vous parle: thèse d'honneur et ma chronique de la semaine

Jeunes (masculin) et jeunes (féminin): bonsoir.

Je vais commencer par vous annoncer que ma chronique de psychologie cette semaine arrivera plus tard, avec chance demain soir (lundi), mais plus probablement mardi. J'ai deux examens demain, dont un qui me donne du.. fil à retordre?, enfin, plus que jamais. À ce stade-ci, je n'ai ni temps ni énergie de déblatérer d'un sujet théorique exigeant recherche et réflexion.

Maintenant, choses sérieuses... thèse d'honneur. Mieux connue sous le nom d'honours thesis, c'est un projet de recherche niveau baccalauréat, qu'un étudiant mène durant la dernière année de bacc, pour l'initier au monde de la recherche. C'est une mini-mini-mini-thèse de doctorat, si vous préférez. Avec un véritable projet de recherche, avec des hypothèses à vérifier, une collecte de données, analyse statistiques de ces données, écriture d'une thèse, tout.

La thèse d'honneur est typiquement anglo-saxonne; certaines universités américaines notamment l'exigent pour l'entrée au doctorat. Quand tu fais une thèse d'honneur au bacc, l'entrée au doctorat est plus facile, tu es beaucoup plus prêt à affronter le doctorat à cause de cette expérience de recherche, etc.

Pour en faire une, il faut (1) une moyenne cumulative minimale de B+ (3,5/4,3); et (2) trouver un professeur qui veut te superviser.

Mon dilemne

Bien sûr, je voulais faire une thèse d'honneur. Je confirme: j'en ferai une l'année prochaine. Mon problème n'est pas que j'ai eu de la misère à trouver un prof qui voudrait me superviser, non. Mon problème, mon dilemne, c'est que j'en avais deux qui acceptaient de me superviser.

Dans un premier temps, la prof dont je suis déjà assistant de recherche dans le laboratoire. Je fais déjà de la saisie de données, passation de questionnaires, etc., pour ses étudiantes. Elle est en psychologie sociale, et travaille sur les multiples identités (appartenance à différents groupes sociaux), les conséquences qui en découlent (motivation à endosser les valeurs des groupes, etc.), des trucs comme ça. Elle s'intéresse aussi au biais proendogroupe: quand on fait partie d'un groupe, on tend à penser que notre groupe est meilleur que l'exogroupe, ce qui nous pousse à discriminer en notre faveur.

Je lui ai donc dit que j'étais intéressé par le racisme. En outre, les points communs entre mes intérêts et les siens sont le biais proendogroupe qui pousse à discriminer un membre qui ne fait pas partie de notre groupe; l'identité à un groupe; les conséquences qui en découlent (par exemple, une question de recherche peut être: plus on s'identifie à notre groupe, plus on est raciste?), etc. Elle semblait intéressée à me prendre sous son aile, et m'a dit que mes chances étaient "très bonnes". C'était comme un oui officieux, soit dit en passant; mais fallait être là.

Par contre, avant de la rencontrer et de me faire dire ça, j'ai passé une entrevue avec un gars en psychologie industrielle et organisationnelle, et il a bien aimé ce qu'il a vu apparemment, parce qu'il m'a dit qu'il voulait me prendre. Là était le dilemne: je devais choisir entre la prof pour une thèse d'honneur sur le racisme et le biais proendogroupe (un choix intrinsèquement intéressant pour moi), ou une thèse d'honneur en psychologie I/O (un domaine qui m'intéresse de plus en plus).

Le choix

Après tout, c'est en psychologie industrielle/organisationnelle que je ferai ma thèse d'honneur l'an prochain. (N.B.: la psychologie industrielle n'est pas à proprement parler une branche indépendante; elle fait encore partie de la psychologie sociale. Le prof qui va me superviser, il a fait sa thèse de doctorat avec une prof de psychologie sociale.)

J'ai décidé ça, parce que je connais déjà la psychologie sociale (pure et dure), et que la psycho I/O m'intéresse de plus en plus. Ça va donc me permettre de l'explorer. De plus, en psycho I/O, les phénomènes étudiés sont plus des phénomènes intragroupes: processus décisionnel, relations entre les employés, conflits, communication, etc. Dans la psychologie sociale, j'aime mieux les phénomènes intragroupes qu'intergroupes. Enfin, c'était le cas avant -- pour être honnête, au moment de l'écriture de ces lignes, je suis déchiré; le racisme est en effet fascinant, et c'est certainement là un phénomène intergroupe.

Bref. Aussi, aspect plus technique de la décision, ça me permet de découvrir un nouveau prof, et un nouveau sous-domaine de la psychologie. Ça parait bien sur un CV, la diversité d'expériences.

La thèse d'honneur

Le prof qui me supervisera est intéressé à la régulation des émotions dans le cadre du service à la clientèle. Apparemment, lorsqu'un client se présente au service à la clientèle avec un problème, celui-ci est plus satisfait du service reçu si l'employé présente une légère irritation (empathie) face au problème du client, que s'il garde le sourire. Dans le cadre de ma thèse d'honneur, je crois que c'est ce que nous allons explorer plus en profondeur.

Il m'a dit qu'il allait y avoir des acteurs, qui apprennent un texte et le jouent. Je ne suis pas sûr pourquoi. Peut-être vont-ils essayer sur de véritables clients, soit un employé (acteur) qui sourit toujours, soit un employé (acteur) qui reproduit les émotions du client. Je ne sais pas. Peut-être aussi que deux acteurs joueront le rôle de l'employé et du client, avec des textes déjà tout écrits, et après avoir joué la scène vont devoir dire comment ils se sentent (lol).

Il m'a demandé souvent si j'étais à l'aise avec la technologie. J'ai l'impression que ces scènes seront filmées. Peut-être devrai-je coter les vidéos selon les émotions exprimées (i.e., visibles) des acteurs/personnes filmées. Je ne sais pas non plus.

Il y a beaucoup de je-sais-pas. Je le sais, c'est moi qui les écris. Alors, je vous tiendrai au courant quand j'en saurai plus moi-même sur le projet en tant que tel...

2 commentaires:

Seigneur a dit...

wow... c'est comme si, à part tes chroniques, tavais une vie au complet... comme si tes chroniques étaient genre... périphériques... encore bravo wow.

tas oublié décrire que je tai fourni un soutien psychologique dans cette épreuve de décision, modeste mais tout de même quantifiable.

tu peux le faire dans les commentaires, pas besoin de sortir les trompettes et les tapis rouges non plus.

Patrick a dit...

LOL

oui, daccord, c vrai.. "philippe m'a fourni un soutien psychologique quantifiable dans cette épreuve de décision"

(...lui et les 3 étudiantes au doctorat du labo :S lol.. vive mon autonomie)