dimanche 7 octobre 2007

La grève étudiante n'est pas à nos portes

Catherine Handfield
La Presse

Le scénario de la grève générale du printemps 2005 ne semble pas prêt de se reproduire. Une autre association étudiante s'est prononcée contre un débrayage pour l'automne, vendredi soir.

L'Association étudiante du secteur des sciences de l'Université du Québec à Montréal, l'une des sept associations facultaires de l'établissement, a dit non à 62% à une grève générale illimitée après une consultation qui avait lieu toute la semaine.

Et lundi, c'était le très militant cégep du Vieux-Montréal - qu'on a vu par le passé faire la grève contre la guerre en Irak, entre autres - qui a refusé à 59% de protester contre le dégel des droits de scolarité.

Ni les 3200 étudiants en sciences de l'UQAM, ni les 7000 cégépiens du Vieux ne sont donc intéressés à suivre le mouvement lancé par l'Association pour une solidarité syndicale étudiante (ASSÉ), un syndicat étudiant au même titre que la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ).

Recul du militantisme étudiant? L'ASSÉ refuse de prendre ce dernier résultat comme une défaite. «L'association de l'UQAM n'est pas un de nos membres, souligne Hubert Gendron-Blais, secrétaire aux communications. Il n'y a donc pas eu de mobilisation de notre part.»

En effet, en plus des 16 associations chapeautées par l'ASSÉ, quelques indépendantes avaient aussi prévu un vote sur la grève entre la fin septembre et la fin octobre, dont les deux qui ont dit «non» cette semaine.

Jusqu'à présent, seulement une association de l'ASSÉ s'est prononcée. L'Association facultaire étudiante des sciences humaines de l'UQAM a adopté à 62% un mandat de grève générale illimitée le 27 septembre.

Le débrayage aurait lieu si sept des 16 associations chapeautées par l'ASSÉ (et au moins 25 000 de leurs 40 000 étudiants) répondaient par l'affirmative d'ici le 23 octobre. Sinon, seules ces associations se mettraient en grève.

Contrairement à la FEUQ, l'ASSÉ exige du gouvernement provincial la gratuité scolaire, mais également une amélioration des ressources et services en éducation postsecondaire et un meilleur service de garderie dans les cégeps et universités.

La ministre de l'Éducation, Michelle Courchesne, affirme suivre la situation de près. «Ce que je crois comprendre, c'est que plusieurs n'obtiennent pas le mandat de grève. Mais je comprends aussi que plusieurs assemblées se tiennent la semaine prochaine.» Mercredi et jeudi, deux autres des sept associations facultaires de l'UQAM passeront au vote.

«Je souhaite que les étudiants aillent à leurs cours et puissent suivre leurs cours», a poursuivi Michelle Courchesne, réitérant que les droits de scolarité au Québec sont les plus faibles au pays.

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